La tradition du café
« Rien na peut-être autant contribué à la mobilité intellectuelle
et à lorientation internationale de lAutrichien que cette facilité
quil avait de se repérer aussi complètement, au café, dans les
évènements mondiaux, tout en discutant dans un cercle damis.
Chaque jour nous y passions des heures et rien ne nous échappait. »
Stefan Zweig
Au 17ème siècle, lempire ottoman exporta dans toute lEurope, à partir de Vienne en Autriche lidée dun lieu où les hommes pouvaient se réunir et discuter autour dun café ou dun thé. Adapté à la culture occidental, le café turc allait devenir cet endroit où nous aimons nous réunir entre amis autour dun verre.
Très vite, la tradition de lAgora se déplaça de la place publique au café, situé généralement au centre de la cité. Philosophes, poètes, écrivains, intellectuels firent de ces nouveaux lieux leurs points de rencontre.
En 1686 le sicilien Francesco Protocopio installa rue des Fossés-Saint-Germain(aujourdhui rue de lancienne comédie dans le quartier latin) le tout premier café à Paris, « le Procope ». Les philosophes Voltaire, Rousseau, Diderot le fréquentèrent comme dautres intellectuels tels que, Beaumarchais, de
A Paris, autour des années 30, les poètes, peintres, écrivains et une partie du mouvement surréaliste investirent les cafés de Montparnasse.
Après la seconde guerre mondiale, toujours à Paris, les cafés du quartier Latin virent naître « lExistentialisme » et tout le monde se souvient du « café de Flore » où le philosophe Jean Paul Sartre prenait lhabitude de discuter.
Les « cafés philos » ne sont donc pas une simple mode. Ils sinscrivent dans une tradition qui nest, certes, pas institutionnelle mais bien réelle.